Un apport suffisant de colostrum est essentiel pour les performances des porcs
Le colostrum contient des anticorps maternels essentiels qui peuvent tuer les bactéries et les virus, procurant ainsi une immunité passive aux porcelets. C'est très important car les porcelets naissent sans protection immunitaire et il faut du temps pour qu'ils construisent leur propre immunité active.

Le colostrum contient des anticorps maternels essentiels (immunoglobulines) qui peuvent tuer les bactéries et les virus, procurant ainsi une immunité passive aux porcelets. C’est très important car les porcelets naissent sans protection immunitaire et il faut du temps pour qu’ils construisent leur propre immunité active. Le colostrum fournit également de l’énergie et des nutriments très digestes essentiels pour les porcelets, afin qu’ils puissent commencer à téter et grandir plus rapidement.

Le colostrum est produit par la truie juste après la naissance du premier porcelet, et en moins de 24 heures, sa composition va changer pour devenir du lait. Un apport suffisant de colostrum dans les premières heures qui suivent la naissance est donc essentiel pour les performances des porcs.

Comment optimiser la production de colostrum ?

Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour comprendre quels sont les facteurs qui influent sur la production de colostrum. Il est clair que la gestion des cochettes, le calendrier de vaccination et l’état sanitaire de l’exploitation sont des facteurs qui peuvent influencer les caractéristiques immunologiques du colostrum. Par exemple, les épidémies de diarrhée dans les portées de cochettes sont généralement dues au fait que ces jeunes truies n’ont pas été exposées à la maladie spécifique auparavant. En termes de volume produit, comme il semble que le rendement en colostrum ne dépende pas de la taille de la portée, certaines publications indiquent qu’au moins 30% des truies hyperprolifiques ne produisent pas une quantité adéquate de colostrum.

Pour aider les truies à produire suffisamment de colostrum, vous devez prêter attention aux points suivants :

  • Essayez de réduire le stress avant, pendant et après la mise bas.
  • Veillez à ce que les truies aient toujours accès à une eau fraîche et de bonne qualité.
  • Nourrir les truies avec des régimes alimentaires appropriés pour la gestation et la lactation
  • N’oubliez pas que lorsque la durée de la mise bas est trop longue, cela peut avoir un impact négatif sur le rendement du colostrum.

Comment s’assurer que les porcelets boivent suffisamment de colostrum ?

Pour aider les porcelets à consommer suffisamment de colostrum, vous devez organiser votre horaire de travail (mise bas par lots) pour être présent pendant la mise bas. Si vous remarquez qu’un porcelet est incapable de boire du colostrum, vous devez l’aider. N’oubliez pas d’être prudent avec les agents synchronisants (tels que l’ocytocine) car ils peuvent augmenter le nombre de porcs mort-nés s’ils ne sont pas utilisés correctement. Vous devez accorder une attention particulière aux porcelets plus petits et plus faibles et veiller à ce qu’ils reçoivent leur part de colostrum. Le colostrum des truies maternelles est nécessaire pour une immunité efficace. Bien que cela soit préférable, certaines études indiquent qu’il n’est pas essentiel que le colostrum provienne de la mère du porcelet, mais qu’il doit assurément provenir d’une truie, afin de garantir que les anticorps protègent contre les maladies porcines. Dans ce cas, il est conseillé d’utiliser du colostrum produit par une truie du même troupeau, afin que les anticorps protègent contre les maladies spécifiques à ce troupeau. Certains essais ont montré que deux heures après la naissance, 70 % des porcelets ont un bon niveau d’anticorps dans le sang et que huit heures après la naissance, ce chiffre est passé à 95 %. Par conséquent, il faut éviter de procéder à l’accueil croisé dans les six premières heures suivant la naissance. Le nombril du porcelet étant sec environ huit heures après la naissance, évitez de le déplacer si son nombril n’est pas sec. En même temps, il est conseillé de procéder à l’allaitement croisé dans les 24 premières heures de vie, avant l’établissement de l’ordre des trayons par les compagnons de portée. Lors de l’élevage croisé, les petits porcelets devraient idéalement rester sur la truie maternelle, mais dans la pratique, ils sont généralement transférés sur une truie de deuxième ou troisième parité, car leurs trayons sont plus accessibles et plus faciles à téter. Dans les grandes portées, l’allaitement fractionné peut être mis en place pour s’assurer que les plus petits porcelets consomment suffisamment de colostrum. Pour ce faire, retirez les plus gros porcelets de la litière pendant environ 30 à 45 minutes et donnez aux plus petits l’occasion de boire du colostrum.

Les porcelets nouveau-nés, surtout les plus petits, sont sensibles à l’hypothermie. Assurez-vous qu’ils sont sous une source de chaleur (comme une lampe chauffante de 150/175 W), utilisez des rideaux supplémentaires ou des planches de repérage. Vous pouvez également envisager de leur donner un complément énergétique dans les premières heures de leur vie.

Quelle quantité de colostrum les porcelets doivent-ils consommer ?

  • 150g par porcelet semble être un minimum nécessaire pour couvrir les besoins énergétiques (Rooke et al., 2002)
  • 200g par porcelet a permis de réduire la mortalité de 43,4% à 7,1% (Devillers et al., 2011)
  • 250g par porcelet devrait assurer un bon état de santé et une croissance satisfaisante (Devillers et al., 2011)
  • En consommant 290 g chacun, les porcelets étaient plus lourds de 2 kg à l’âge de six semaines (Devillers et al., 2011).
  • Le colostrum de vache ne contient pas les anticorps spécifiques nécessaires pour protéger les porcelets contre des maladies telles que l’entérocolite nécrosante (NEC), la diarrhée à Ecoli ou l’érysipèle. Par conséquent, ne l’utilisez que comme source d’énergie.
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